• Chapitre 10 : Tu ne quittes jamais vraiment l'enfer, il te suit comme une ombre brûlante

    "Je... ne sais pas."

     

    "Comment ? Essaie d'en parler avec ta famille en premier. Si moi ou la docteure pouvont t'aider avec autre chose, n'hésite pas à nous le faire savoir."

    "Merci."

    Après que la première conversation se fut terminée, et que j'ai été capable de beaucoup me calmer, et la docteure fit un examen complet de mon corps avant de quitter la pièce.

    La blessure que la docteure s'avère être la plus soucieuse était celle à la tête, y compris celle derrière les cheveux. La docteure me demande de la prévenir rapidement si j'avais des symptômes ou des douleurs inhabituels. Elle dit que je n'avais pas à supporter parce que la docteure avait peur d'une infection, et que mon état empire.

    o0o0o0o

    "Juste là, je suis désolé d'avoir repoussé Pramote."

    "Pas de problème, c'est un petit problème. On peut appeler ta famille. Bientôt, tes parents seront sûrement là."

    "Merci."

    "Hey, les amis sont les amis."

    Même s’il était déjà tard, Pramote refusait de partir et de me laisser. J'ai demandé à Pramote de rentrer, mais Pramote refusa. Il était toujours silencieux, et je regardais cet ami.. Pramote... Il refusa de rentrer avant que ma mère arrive.

    "Shin, maman est là."

    Dès le moment où elle m'a vu, elle a commencé à pleurer. Les larmes d'une mère qui n'avait jamais eu aucune raison de pleurer me rendirent triste. Désolé de ne pas avoir été plus prudent, désolé de faire souffrir ma mère. Désolé de ne pas avoir été capable de me protéger de cet incident. 

    "Tu peux me dire, mon fils ? Maman veut savoir."

    "C'est un senior, mère."

    "Avant, on était très proche. Mais après une pause qui nous a fait nous éloigner, on ne s'était pas parlé pendant un moment. Aujourd'hui, il est venu et j'ai été d'accord pour le voir..."

    A chaque fois que j'essaie de raconter ce qu'il s'est passé, je sens les mains de P'Keng s'enrouler autour de mon cou. Penser au moment où P'Keng m'a forcé me fait me rappeler le mot qu'il n'arrêtait pas de dire : amour, même si ses mains m'étranglaient. Ces images sont toujours nettes. J'avais l'impression que ça se passait maintenant. 

    "Maman, maman aidera Shin."

    "Ça suffit. Shin va bien à partir de maintenant. Maman est là."

    "Docteur, docteur."

    Le son de ma mère pressant le bouton d'urgence, en appelant les médecins a commencé quand j'ai demandé de l'aide à maman. P'Keng saura que je suis à l'hôpital. Je sais que ma mère est là maintenant, avec la chaleur quand elle me bras dans ses bras, et le son de ma mère qui me rassure près de moi. Mais je ne peux pas forcer mon corps à arrêter d'avoir peur.

    La peur augmentait à mesure que les secondes passaient. La peur et l'insécurité m'enlevèrent encore mon souffle. Les mains de P'Keng était encore autour de mon cou, et peu importe à quel point j'essayais de les retirer, elles ne voulaient pas lâcher ma nuque.

    La docteure entre la pièce avec un respirateur. Cette fois, la docteure ne m'a pas demandé de compter des nombres comme la première fois, mais elle prit un masque à oxygène pour me couvrir. Même si je devais sentir que les mots étaient couverts par quelque chose, mais la voix de ma mère me disait de respirer, et celle de l'infirmière m'ordonnait la même chose, me faisant respirer l'air de l'objet étranger, et ensuite me faire me sentir mieux. Quand la docteure voit que je commence à respirer par moi-même, elle recule, me laissant seul avec l'infirmière.

    "Tu reste ici, la docteure va prendre ta mère pour parler un peu avec elle."

    Quand mes yeux regardent, voyant que ma mère suivait la docteure, je commence à devenir nerveux, et je ne veux pas être seul dans cette pièce, alors je me tends pour la toucher.

    "Non", je secoue mon visage comme pour montrer que je ne veux pas que ma mère quitte la pièce.

    "Um, docteur. Peut-on parler dans cette pièce ?"

    "Oui, mais s'il vous plaît, sortez du petit lit. Le patient a besoin de se reposer."

    "Maman est toujours dans la pièce, Shin, bébé, repose-toi tranquillement."

    J'acquiesce, et lâche finalement la main de ma mère.

    Même si le docteur essaie d'expliquer à ma mère à voix basse, avec le silence de la pièce, j'ai quand même été capable de comprendre de quoi elles parlaient.

    La docteure a dit que je pouvais avoir des crises de panique, ce qui pouvait être une conséquence de l'incident. Si le corps guérit bien, la docteure aimerait me conseiller un psychologue pour être sûr que je guérisse correctement.

    "La maladie dont vous parle la docteure est l'une de celles qui peut être guérie par le patient lui-même, ou dans certains cas avec l'aide de médicaments. Obtenir l'aide d'un spécialiste pour vérifier de nouveau est sûrement le meilleur résultat."

    "Merci, Docteure."

    "Et c'est le PEP."

    "Qu'est-ce que c'est ?"

    La docteure se tourne vers moi, je les regardais toutes les deux sans cligner des yeux. La docteure revint vers le lit, et me donna le médicament. Pendant qu'elle expliquait aussi le médicament, et les effets secondaires qui pourraient arriver, à moi et à ma mère.

    Mais après un petit moment, j'avais l'impression que quelqu'un mettait un marteau sur ma tête, c'était un mal de crâne. Je ne sais pas comment expliquer la douleur. J'ai essayé de supporter parce que je ne voulais pas que ma mère s'inquiète encore plus, mais je ne pouvais plus supporter le mal de tête. Je suis devenu nauséeux que j'ai couvert avec une couverture. Heureusement, je n'avais rien mangé, alors la seule chose qui sortis était de l'eau.

    "Shin, docteur. Qu'est-ce qui ne va pas avec mon fils ?" Ma mère parlait avec la médecin, qui revint rapidement vers le lit.

    "Il y a plusieurs raisons. Attendez une minute. Je dois demander d'autres examens physiques. Parce qu'il est possible que ce soit un effet secondaire du médicament que je viens de donner, mais parce que le patient avait déjà de la fièvre à cause de ses blessures, et qu'il a des plaies profondes à la tête et dans le dos. Ça pourrait aussi être un symptôme. 

    L'infirmière a dû amener des affaires pour que je me change, et a dû changer les draps et la couverture en même temps. J'ai aussi dû laisser ma mère m'aider difficilement pour les laisser nettoyer la salle de bain.

    Quand tout fut fini, ma mère se tourna pour prévenir la docteure. La main de ma mère tremblait à chaque fois qu'elle devait se traîner ou s'éloigner de moi, jusqu'à ce que finalement je vois ma mère pleurer encore une fois à cause de moi.

    "Je vous tiendrai au courant. Si vous voulez porter plainte, s'il vous plaît demander un médecin également."

    "Ok"

    "Mère... Si tu veux me dire de porter plainte, tu dois savoir. Je ne veux pas porter plainte, je veux que personne ne le sache. Maman, je veux le dire à personne, maman ? Je ne peux pas faire ça, tu comprends ?"

    "En tout cas, je vais partir la première alors. Et si vous êtes capable de vous mettre d'accord, veuillez en m’en informer immédiatement."

    La docteure sortit de la pièce. Maman n'avait pas promis qu'elle ferait comme j'ai demandé. Mère a juste dit qu'elle attendrait que père vienne. On en parlera encore.

    "Quoi que tu es à faire, tu ne..."

    Je me suis endormi pendant que je ne sais combien de temps. Mais je me suis réveillé quand j'ai entendu mes parents en train de parler. Quand j'ai ouvert les yeux, j'ai découvert qu'il se tenait dans un coin de la pièce, avec ma mère. Je n'ai pas rêvé.

    "Père."

    "Shin, comment tu vas ?"

    "Je vais bien."

    En fait, je voulais dire à mon père à quel point j'étais blessé. Mais j'ai essayé de ne pas paraître aussi blessé, parce que je me souviens qu'avant de m'endormir, ma mère parlait de rapporter les faits à la police, ce qui est quelque chose que je ne voulais pas, et je pensais que si je n'étais pas si blessé, les choses se termineraient. Juste ça.

    "Shin, papa et maman ont parlé. Ecoute papa. Ce qu'à fait cet homme est mal. Alors, si on laisse un malfaiteur comme lui faire ça à notre enfant et partir libre, qu'est-ce que ça dit aux autres qui seront dans une situation similaire."

    "Pour les poursuites judiciaires, c'est à toi de décider."

    "Mais je... Je veux que personne ne soit au courant."

    "Shin, écoute papa."

    "Je n'ai plus mal maintenant. Vraiment, ça ne fait pas mal."

    "Shin, il a fait autant à un enfant. Tu n'as pas peur qu'il fasse ça à d'autres personnes ? En plus des autres enfants, si dans le futur il fait ça à ses enfants. Tout ce que tu vas décider aujourd'hui est aussi pour le futur."

    "Je"

    "Considère que tu dois te battre pour toi-même."

    "Oui..." Et alors je devais accepter.

    Deux jours plus tard, mes parents sont venus me voir, et j'ai temporairement quitté l'hôpital pour aller porter plainte. Tout le long du voyage entre l'hôpital et le poste de police mon coeur tremblait, mes mains étaient pleines de sueurs.

    "J'ai amené mon fils pour porter plainte pour viol et agression."

    "Bienvenue."

    Le capitaine me regarda directement et m'invita à lui parler plus prêt. Ma mère n'avait qu'à se soucier de ramener la chaise roulante de la table.

    "S'il vous plaît, racontez moi ce qu'il s'est passé."

    "Ce jour-là, je suis retourné au dortoir comme d'habitude. Mais avant d'entrer dans le dortoir, je l'ai salué."

    "Est-ce que je peux avoir le nom de cette personne ?"

    "..."

    "Monsieur, s'il vous plaît, je peux demander le nom de cette personne."

    "Keng Chairattanawong."

    "S'il vous plaît, continuez."

    "Après ça, il est monté dans ma chambre..."

    J'ai essayé de me ressaisir et dire au policier ce qu'il s’était passé. A chaque fois que je lui racontais c'était comme si je me tenais de nouveau là-bas, je me tenais sous le dortoir. La douleur qui commençait à partir me donnait l'impression de revenir quand les images me revenaient en tête. 

    La nuque qui avait été tordue, même s'il ne reste que quelques bleus maintenant, mais je peux sentir la suffocation comme si les mains de P'Keng était autour de ma nuque. L'arrière de ma tête était comme frappé répétitivement sur le sol.

    Je ne pouvais pas le faire. Je ne pouvais pas le faire. J'avais tellement mal. Je ne pouvais supporter de me voir comme il y a deux jours. Alors j'ai arrêté de parler jusqu'au moment où P'Keng m'a traîné dans ma chambre.

    "Je ne peux pas le faire."

    "C'est bon, gamin."

    "Je ne peux plus rien dire. Je ne peux plus rien dire. Ne m'en faite pas faire plus. Je ne veux pas être blessé. Je ne veux plus."

    Ma mère attrapa mon corps qui commençait à trembler, elle me prit dans ses bras. Et aujourd'hui, encore une fois, cela renforça le fait que j'étais un loser, une personne qui ne pouvait pas se battre, même si c'était pour moi. Quand je fus calmé, l'officier de police commença à me poser plus de questions.

    "Et est-ce que tu sais, à ce moment-là si quelqu'un était là et à vu l'incident ?"

    "Il n'y a personne qui vit avec moi. Mais j'ai rencontré mon ami quand j'ai essayé de m'échapper de la pièce."

    "Alors je dois te demander le nom et le numéro de ton ami. Parce qu'il pourrait être l'un des témoins. Mais, cependant, en dehors des résultats médicaux qui ont été récupéré sur place, et même si ton ami donne un témoignage utile, il n'y aura pas assez pour des poursuites si l'histoire ne vient pas de toi."

    "Oui."

    J'ai passé toute la semaine à l'hôpital, alors j'ai été capable de sortir de l'hôpital. Mais les docteurs m'ont demandés de revenir faire un check up dans les trois mois, pour vérifier que je n'avais aucune maladie de cet incident.

    Pramote est celui qui a demandé pour moi aux professeurs de me laisser partir, et il s'arrête aussi pour me donner les cours tous les jours. Au début, je n'ai pas osé aller vers Pramote parce que quand mon corps à commencé à guérir, je me suis souvenu des conditions dans lesquelles il m'avait trouvé.

    Je ne suis pas sûr si Pramote se sent dégoûté quand il me voit, parce qu'à chaque fois qu'il me rend visite, Pramote essaie toujours de garder ses distances entre nous, me faisant moins lui parler qu'avant.

    Heureusement, les doigts et les genoux n'étaient pas brisés, alors je devais juste ne pas bouger. Après quelques jours de plus, tout semblait être bon, et les rayon-x ont montrés que les tendons et les os allaient bien.

    Quant à mon canal arrière, j'ai commencé à guérir au point de pouvoir déféquer par moi-même. Il ne me restait que la blessure à la tête, qui devait toujours être lavée tous les jours. 

    Depuis que je suis rentré à la maison, ma mère a demandé des congés prolongés au travail, pour pouvoir veiller sur moi. Parce qu'en plus des effets secondaires des médicaments, qui me rendaient brumeux, et parfois vomir, ce que j'ignorais c'est que je n'étais plus capable d'être seul. Même si je suis à la maison, que ce soit de jour ou de nuit, il devait y avoir quelqu'un avec moi. En plus, toutes les nuits, mon père ou ma mère devait à tour de rôle dormir comme un ami dans ma chambre, parce que si je me réveille au milieu de la nuit et que je vois personne, les crises de panique commencent immédiatement.


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